Speech by Commissioner Gabriel – Digital Skills and Jobs Coalition Conference 2017

Mesdames et Messieurs,

Récemment, une entreprise autrichienne a annoncé sa décision de construire une nouvelle usine d’acier à Kapfenberg en Autriche – la première dans cette partie de l’Europe depuis 40 ans.

La raison principale de ne pas délocaliser à l’extérieur a été la disponibilité d’une main d’œuvre qualifiée. Et, bien évidemment, la nouvelle usine sera numérisée.

J’ai choisi de commencer par cet exemple pour souligner l’importance de ce que nous essayons de faire ensemble dans la Coalition.

Aujourd’hui, le facteur clé pour les décisions d’investissement des entreprises, c’est en premier lieu la disponibilité d’une main d’œuvre qualifiée.

Une main d’œuvre qualifiée, ça veut de plus en plus dire compétente en numérisation, et pas seulement au niveau minimal.

La numérisation ne cesse de progresser.

Malheureusement, l’intendance ne suit pas. Les compétences numériques manquent en Europe.

Je n’ai pas besoin de vous citer les chiffres, vous les connaissez.

De toute façon, vous vivez le manque de compétences numériques, dans la réalité, tous les jours, quand vous entamez des projets de numérisation, quand vous recrutez.

C’est pour cela que nous avons lancé l’année dernière la Coalition pour les compétences et les emplois numériques.

Au cours de sa première année, la Coalition a clairement démontré son importance.

Collectivement, les activités de la Coalition ont jusqu’à présent atteint environ 7 millions de citoyens.

Ces activités ont couvert les principaux groupes cibles de la Coalition: les citoyens, la population active, les professionnels des TIC – les Technologies de l’Information et de la Communication – et l’éducation.

Et elles ont eu lieu dans tous les États membres de l’UE.

Tout comme on pouvait s’y attendre, l’industrie des TIC a été le secteur le plus actif dans la Coalition, en fournissant le plus grand nombre d’engagements.

L’éducation et les prestataires de formation ont également été très actifs et d’autres secteurs tels que la finance, les services sociaux et l’agriculture se sont engagés.

Pour rendre nos activités encore plus efficaces, nous avons récemment mis en place un “comité d’orientation”, composé de 12 représentants de la Coalition.

L’objectif du comité d’orientation est de fournir à la Coalition une vision stratégique et des conseils de haut niveau pour créer un lien entre les différents acteurs et représenter leurs points de vue au niveau européen.

Vous aurez l’occasion de rencontrer le comité un peu plus tard.

Ensemble nous avons accompli beaucoup en une seule année. Et je voudrais profiter de ce moment pour remercier tous les acteurs engagés, dont un grand nombre est avec nous ici aujourd’hui.

Merci pour votre engagement résolu en faveur de la réussite de cette initiative.

Mais si nous avons accompli beaucoup, il reste énormément encore à faire.

Je suis convaincue que tous les enfants en Europe devraient apprendre comment utiliser les technologies numériques, et pas seulement comment faire une présentation PowerPoint.

Ils devraient comprendre comment ces technologies fonctionnent, ils doivent savoir ce qui est derrière l’écran, pour comprendre les bases du codage, pour développer les compétences nécessaire à la pensée informatique et pour savoir comment se protéger eux-mêmes et les autres lorsqu’ils sont en ligne.

Ils ont besoin de ces compétences non seulement pour tirer le meilleur parti des outils numériques à des fins d’apprentissage, mais également dans leur vie.

Et nous devons nous assurer qu’ils sont qualifiés pour leurs futurs emplois.

Cet apprentissage peut se faire dans le cadre de programmes d’études ou d’activités parascolaires. En complément de l’apprentissage de la technologie numérique en classe, les événements de terrain tels que codeweek doivent être élargis pour atteindre plus de jeunes Européens, en particulier grâce à des partenariats avec les écoles.

Veuillez soutenir mon ambition d’avoir au moins 50% de toutes les écoles en Europe participant à codeweek d’ici 2020.

Toutefois, nous ne devons pas uniquement éduquer les jeunes.

Les travailleurs doivent aussi améliorer leurs compétences dans un monde du travail de plus en plus numérisé.

Nous savons que la numérisation est en train de transformer le marché de l’emploi, d’automatiser certaines tâches et parfois même des professions entières.

Cela conduit également à la création de nouveaux emplois exigeant de nouvelles compétences numériques.

Mais la plupart du temps, cela rend les emplois traditionnels plus numériques, nécessitant pour tous les travailleurs de développer ou d’améliorer leurs compétences.

Que ce soit les enseignants ou les officiers de police, les mécaniciens automobiles et les ingénieurs du bâtiment ou encore les travailleurs agricoles, tous ont besoin de ces nouvelles compétences afin de rester aptes au marché de l’emploi et productif dans ce nouvel environnement de travail.

En effet, tous les citoyens ont besoin de ces compétences pour participer activement à la société numérique.

Même si vous ne travaillez pas, vous devez aller en ligne, par exemple pour connaître les dernières nouvelles, pour obtenir des informations sur les manifestations locales ou encore pour vous informer afin de décider pour qui voter.

Vous devez également posséder des compétences numériques pour communiquer avec vos amis, votre famille et pour utiliser les services publics en ligne.

En outre, nous devons continuer d’éduquer et de former davantage de professionnels des TIC. Ces professions sont devenues essentielles au même titre que des professions traditionnelles telles que les médecins et les infirmières.

Nous avons de plus en plus besoin d’experts en matière de cybersécurité, d’analyse de mégadonnées, d’experts en informatique quantique ou encore en technologie du cloud pour combler la demande croissante de ce type d’expertise dans l’ensemble de l’économie.

Alors que le nombre de diplômés a quelque peu augmenté au cours des dernières années, il est encore insuffisant pour rester en phase avec la demande croissante;

Si nous voulons réussir à moderniser nos économies et rester compétitifs à l’échelle mondiale, nous devons attirer les meilleurs et les plus brillants esprits dans ces professions.

Surtout, nous devons attirer plus d’esprits féminins — à l’heure actuelle, seuls 1 sur 5 professionnels du numérique sont des femmes.

Pour cela nous avons besoin de mesures de soutien visant à réduire davantage l’écart entre les genres.   En favorisant les compétences numériques et l’esprit d’entreprise chez les filles dans le cadre de l’éducation afin de les inciter à poursuivre des études et des carrières dans le domaine des TIC.

Les États membres et l’UE doivent agir vite, en coordonnant leurs efforts, et faire des investissements dans le développement des compétences une priorité.

Alors que l’éducation et la politique de formation relèvent principalement de la compétence des États membres, l’Union européenne peut aider les États membres à promouvoir une approche commune, en identifiant et en promouvant les meilleures pratiques et en fédérant les investissements vers des objectifs communs.

L’UE doit se concentrer sur des interventions pour aider la main-d’œuvre à acquérir les compétences numériques adéquates et les entreprises à rester compétitives. En d’autres termes, cela signifie, à la fois une augmentation du nombre d’experts en TIC, et plus généralement la mise à niveau des compétences de la main-d’œuvre.

Pour soutenir le développement des compétences numériques avancées, aujourd’hui je lance une nouvelle initiative-pilote pour les compétences numériques: Le programme “Digital Opportunity” (en français: Accès au numérique).

Cette nouvelle initiative-pilote, financée à hauteur de 10 millions d’euros par Horizon 2020, donnera aux étudiants et diplômés de l’ensemble des facultés la possibilité d’effectuer un stage à l’étranger dans une entreprise. Afin d’acquérir une expérience professionnelle pratique ainsi que les compétences numériques dans des domaines tels que la cybersécurité, les mégadonnées, le block chain, l’informatique quantique et le marketing on-line.

Le programme sera mis en œuvre dans le cadre du programme Erasmus+.

Les premiers stages auront lieu à partir de la mi-2018. Jusqu’à 6,000 jeunes pourront bénéficier de ce programme pilote qui se déroulera jusqu’à la fin de 2020.

J’espère, en cas de succès, que ce modèle sera déployé plus largement, y compris au bénéfice des étudiants dans l’enseignement et la formation professionnels, de sorte que beaucoup d’autres jeunes puissent en bénéficier.

De cette façon, nous pourrons accroître le réservoir de jeunes ayant une formation adéquate pour répondre à l’augmentation du nombre d’emplois nécessitant de telles qualifications.

Il convient de promouvoir de manière plus systématique les liens entre les universités et les entreprises, afin que les compétences des jeunes puissent suivre le rythme des changements qui ont lieu dans l’économie et sur le marché de l’emploi.

Comme nous le faisons avec le programme “Digital Opportunity”, la Commission européenne peut mobiliser les parties prenantes et agir en tant que facilitateur afin de créer des partenariats solides entre les entreprises et les universités.

L’UE peut aussi partager des investissements dans des projets spécifiques à valeur ajoutée. Nous prévoyons de promouvoir des bonnes pratiques facilement reproductibles que nous appellerons “projets-modèle”. Ces projets pourraient être soutenus par l’intermédiaire de fonds européens, tels que le Fonds Social Européen (FSE).

Je pense notamment à des exemples comme des bootcamps pour apprendre le codage, des formations numériques à la fois dans l’enseignement et la formation continue.

Tout cela peut être mis sur pied par de simples projets qui peuvent aider tout un chacun à acquérir des compétences importantes et à s’épanouir dans l’économie numérique.

Je voudrais maintenant lancer officiellement l’initiative “Digital Opportunity”.

Derrière moi vous pouvez voir toutes les entreprises qui se sont déjà engagées dans cette initiative.