Intervention du président Charles Michel au sommet G5 Sahel par vidéo conférence
Je voudrais d’abord remercier le président Déby et je suis extrêmement heureux, en compagnie du haut représentant Borrell, de vous retrouver, même si c’est de manière virtuelle compte tenu des circonstances pour ce qui me concerne. Et je voudrais saluer tous les amis qui sont présents, soit de manière physique, soit de manière virtuelle, dans le cadre de cette réunion.
Avant cela naturellement, je souhaite saluer tout le travail et les efforts qui ont été accomplis par la Mauritanie et par le Président Mohamed Ould Ghazouani, et former tous nos vœux de succès pour le Tchad et spécialement pour le Président Déby.
Naturellement, j’ai une pensée pour toutes celles et ceux qui sont victimes du terrorisme dans le Sahel et partout dans le monde. Nous n’oublions pas que le terrorisme est un acte fondamental de négation de l’humanité. Et c’est pour cela que nous sommes rassemblés. C’est parce que nous pensons que ces valeurs de dignité pour chaque être humain doivent être défendues par cette mobilisation générale contre le terrorisme.
Alors Monsieur le Président Déby et très chers amis, quelques messages au nom de l’Union européenne.
Le premier message est clair: c’est un message de mobilisation et d’engagement de l’Union européenne en soutien au G5 Sahel, en soutien aux populations. Cet engagement, il est solide, il est durable, il est multifacettes et il est concret. Plusieurs l’ont déjà dit depuis le sommet de Pau à l’initiative de la France, qui joue un rôle extrêmement important, des engagements ont été pris spécialement afin de faire monter en puissance la mobilisation de l’Europe de manière concrète.
Quelques exemples: La MINUSMA: 19 pays européens sur 27 y participent. L’EUTM: 22 pays européens sur 27 y participent. La force Takuba qui a été mentionnée: 9 pays européens sont mobilisés et plusieurs autres sont en train d’étudier la possibilité de rejoindre et de conforter aussi le soutien à la force Takuba.
L’Union européenne, conformément aux engagements pris il y a quelques mois, a pu aussi se mobiliser pour résoudre la question de la mise à disposition d’équipements individuels de protection, de la mise à disposition aussi de véhicules blindés, de véhicules légers; pour la formation de gendarmes ou encore dans les infrastructures. Pour prendre un seul exemple: la route Nouakchott-Rosso, qui a été finalisée à la fin de l’année passée.
Ces quelques exemples concrets montrent que nous voulons être engagés, pas simplement avec des phrases généreuses et générales, mais nous voulons être dans l’action à vos côtés.
Et puis je voudrais relever quelques points en réaction à ce qui a déjà été dit et vous l’avez indiqué vous-même, Monsieur le Président Déby, j’ai pu en parler directement avec quelques-uns de vos pairs membres du G5 Sahel durant les dernières semaines. C’est la mobilisation dans le cadre des Nations unies. Et nous sommes prêts à activer, comme le président Macron l’a d’ailleurs évoqué, toute la mobilisation politique et diplomatique européenne dans le cadre des Nations unies, avec les membres non permanents comme avec les membres permanents. Nous sommes prêts à tenter de coordonner les positions européennes au sein du Conseil de sécurité en lien avec cette question du chapitre VII et du financement pérenne. Nous voyons bien qu’il y a là un enjeu qui est important, pour lequel nous sommes prêts à être véritablement mobilisés.
Enfin, vous savez que lors de réunions précédentes, nous avons pris des engagements, l’Union européenne, en lien avec la question des dettes. Nous pensons que le débat sur des remises de dettes, partielles ou totales, sur des restructurations de dettes est un débat important. Depuis ces derniers mois, nous avons progressé puisqu’il y a un consensus de plus en plus fort sur le plan européen pour être engagés dans cette direction-là et pouvoir activer notre capacité diplomatique dans les clubs multilatéraux de bailleurs. Des premières initiatives qui vont dans le bon sens ont été prises dans le cadre du Fonds monétaire international avec, pour certains des pays membres du G5 Sahel, un impact direct sur les capacités budgétaires. Nous devons aller au-delà. Nous devons continuer ce débat et c’est aussi en cela que j’ai eu l’occasion de rencontrer des représentants de l’Union africaine pour voir comment, Union européenne, Union africaine, on peut structurer notre travail pour progresser sur ce sujet. Afin, et il y a une cohérence de mon point de vue, de donner des capacités budgétaires aux États et donc de renforcer leurs capacités sur le terrain partout dans les pays concernés et de venir davantage encore en soutien aux populations, notamment aux populations civiles.
Enfin, je conclus, en vous disant que nous sommes tous convaincus que pour les populations du Sahel, pour les populations européennes, nous avons un devoir de résultats. Nous avons une exigence de résultats. Ça doit nous mobiliser de manière totale, de manière complète. Nous apprécions le dialogue politique au plus haut niveau, qui est régulier, qui nous permet de bien comprendre la manière dont on peut progresser, dont on peut surmonter un certain nombre d’obstacles.
L’Union européenne est engagée. Nous voulons travailler pour la confiance, pour l’efficacité. Nous voulons travailler pour un développement économique, social inclusif parce que nous mesurons bien que c’est au travers des différents piliers autour desquels nous coopérons que l’on pourra progresser pour amener de la stabilité, de la sécurité. Vous pouvez compter non seulement sur l’amitié de l’Union européenne, mais aussi sur notre engagement concret pour tenter de progresser avec vous en faveur de la paix, de la sécurité et du développement. Je vous remercie.