Discours du Vice-Président Maroš Šefčovič à la conférence de presse conjointe avec Peter Altmaier et Bruno Lemaire à la suite de la réunion de l'European Battery Alliance

Cher Ministre Le Maire, cher Ministre Altmaier, mes chers collègues,

Je voudrais féliciter la France et l’Allemagne, pour leur leadership, dans cette filière stratégique européenne de la batterie. 

Stratégique pour l’avenir de notre mobilité propre; stratégique pour accélérer la transition écologique (la montée en puissance des renouvelables) ; et stratégique pour notre compétitivité globale !

C’est pour cette raison que nous avons lancé – il y a plus d’un an – une Alliance européenne de la batterie, couvrant toute la chaine de valeur et tous les instruments de soutien possibles (européens, nationaux, régionaux, publics et privés).

L’enjeu est de taille : la demande pour les batteries en Europe pourrait avoisiner les 400 GWh en 2025, en raison de l’électrification du transport. Nous aurons besoin de 10 à 25« Gigafactories » pour satisfaire ces besoins. Le potentiel en termes d’emploi est énorme : entre 2 et 3 millions d’emplois directs et indirects pourraient être créés en Europe.

Or aucune entreprise européenne ne produit actuellement à grande échelle (nous représentons 3% de l’offre mondiale de la batterie). Pire : jusqu’au lancement de l’Alliance de la batterie, nos acteurs industriels travaillaient de façon cloisonnée (en silos). 

Et nos concurrents (asiatiques) en tiraient leur épingle du jeu.

Aujourd´hui la donne a changé. Et le projet industriel, porté par la France et l’Allemagne, en est la preuve.

Le signal est important. Pour nos partenaires européens. Mais aussi face à nos concurrents. 

Car nous avons cruellement besoin d’autres partenariats comme celui-ci :

Vos entreprises sont pionnières en termes d’innovation technologique et de savoir-faire.

Ce partenariat est aussi emblématique de notre offre typiquement européenne, fondée sur l’innovation de pointe, et la durabilité. 

Je suis confiant que ce partenariat s’élargira très rapidement à d’autres acteurs clés. Sa dimension européenne, plurinationale, est primordiale.

Je sais aussi que ce projet fera des émules. Nous continuons de parler avec tous les EM car d’autres projets, complémentaires, pourraient suivre la voie ainsi tracée. Nous les accueillerons favorablement. 

Mais le temps presse, si nous voulons que notre production européenne soit en place d’ici à 4-5 ans.

Pour en revenir au projet d’aujourd’hui – il appartient aux Etats membres et à leurs entreprises de s’accorder sur les périmètres du consortium : quels en seront les participants, quelle répartition des tâches, quelles technologies, quelle diffusion pour les résultats de l’innovation, quels montants publics alloués (couts éligibles), et quelles autres sources de financement (investissements privés). 

La Commission continuera de jouer son rôle de facilitateur, et d’accélérateur

La semaine prochaine nous organisons à Bruxelles une réunion avec les Etats membres et les industriels intéressés – pour qu’une offre de projet transnational de qualité, à la pointe de la technologie, nous soit soumis dans les plus brefs délais.

Je n’exclue pas l’organisation d’une deuxième réunion avant la fin du mois pour parachever l’exercice.

Une fois officiellement reçue, la Commission s’engage à traiter cette notification PIICE avec la plus grande priorité. Ainsi, nous pourrions donner un feu vert avant la fin de notre mandat (Octobre)

Je veux remercier ici la Commissaire Margrethe Vestager et ses services, qui travaillent d’arrache-pied avec vos administrations et acteurs industriels

Dans l’intervalle nous comptons aussi mettre sur pied une plateforme pour acheminer jusqu’à 70 milliards d’euros d’investissement supplémentaires (d’origine majoritairement privée).

Nous sommes donc en ordre de marche pour soutenir nos futurs champions européens (ceux qui émergent dès aujourd´hui de notre chaine de valeur industrielle).

L’Alliance de la batterie et ses projet-phares–nous servent de pilote pour dessiner les contours de notre future politique industrielle.

Avec en son cœur la coopération franco-allemande. Une coopération ouverte aux autres Etats membres.

Je vous remercie.